Collège TOTOKAN

Le nouveau collège

A partir de 2006 les choses se sont accélérées. Grâce à un don important il a été possible de construire purement et simplement un nouveau collège. Il était certain qu’il existait bien plus de familles désireuses de scolariser un ou plusieurs de leurs enfants que de places d’école offertes. Plutôt que de prendre un nom européen, il fut décidé de choisir un nom local qui « parle » aux enfants. « Totokan » en langue Bijago signifie quelque chose comme « le progrès ensemble ».
Le projet initial comportait 3 grandes salles de classe. Mais rapidement il fut possible d’en ajouter une quatrième ainsi que des lavabos et toilettes et une salle pour les professeurs comportant une petite bibliothèque (un service unique dans une région ou il n’y a ni librairies, ni bibliothèques, ni presse). Toutes les places offertes aux enfants furent immédiatement occupées malgré la nécessité de payer une petite contribution aux frais de fonctionnement.
A présent le collège est un véritable petit complexe qui reçoit environ 350 enfants. Le programme scolaire suit celui du Ministère de l’Enseignement du pays hormis l’enseignement du français qui est un ajout demandé par les donateurs.
Une grande nouveauté en 2009 a consisté à offrir un repas à midi aux enfants. Ce service n’existe généralement pas dans les écoles et comme les familles ne sont pas organisées pour équiper leurs enfants d’un repas spécial à emporter, ils restent le ventre vide toute la journée. Nous avons donc construit un puits, une cuisine et un petit réfectoire au milieu de la cour de récréation. Une cuisinière a été embauchée.

L’avenir

Tout d’abord l’ancienne école est devenue un jardin d’enfants très bien tenu.
Pour le collège, notre objectif est de proposer aux enfants de l’archipel des Bijagos une scolarité d’un niveau au moins égal à ce qui peut se trouver sur le continent. Il s’agit déjà d’un objectif ambitieux.
Actuellement nous n’offrons pas la totalité des classes jusqu’au baccalauréat local. Celà demanderait trop de professeurs spécialisés pour chaque matière dans les grandes classes et le nombre d’élèves concernés dans l’île de Bubaque ou se trouve le collège ne le justifie pas.
Progressivement nous souhaiterions tout de même augmenter la capacité car la demande continue de largement excéder l’offre de places.
Nous réfléchissons aussi à la création d’un pensionnat. Les enfants, motivés, des îles avoisinantes ayant le potentielle d’intégrer le collège ont un gros problème d’hébergement. Il est trop coûteux pour les parents de payer une famille d’accueil. Dans ce cas les enfants échangent ce qu’ils coutent à la famille d’accueil contre du travail. Or cela n’est pas une bonne solution. Étant donné que la journée ils sont à l’école, ce travail est souvent effectué le soir et les enfants sont épuisés.
L’objectif qui permettrait de dire « mission accomplie » serait un collège offrant toutes les classes jusqu’au « baccalauréat », doté d’un pensionnat, et offrant un niveau de scolarité supérieur à ce qui existe sur le continent. Ce serait une belle revanche pour l’archipel qui a plutôt eu tendance à être le « parent pauvre » du pays.
Mais ceci va demander des moyens qu’il faut s’efforcer de réunir avec patience et persévérance… Sur la photo le fils du propriétaire essaie de susciter de petits dons à l’occasion de son anniversaire. Des petits ruisseaux naissent – dit on – les grandes rivières!

Economie locale

Depuis ses débuts le lodge Les Dauphins participe à l’économie locale en payant régulièrement les salaires d’environ 15 employés locaux et en développant et améliorant régulièrement ses installations ce qui procure du travail à d’autres employés. Ainsi chaque client apporte sa contribution.
Mais à partir de 2003 nous avons voulu agir plus directement en faveur des enfants, c’est à dire du futur. L’offre scolaire était alors réduite à très peu de choses. La principale école du bourg de Bubaque, à proximité du lodge, était l’école Don Jose. Il y avait trois petites salles de classe vétustes et sombres et un nombre d’enfants très exagéré par rapport aux locaux. Cependant la compétence et l’enthousiasme de tous étaient frappants.
Dans les autres îles l’offre était encore plus réduite. Sachant que la population de l’archipel est d’environ 50’000 personnes et qu’il y a au moins 50% d’enfants en age d’être scolarisés, il était clair que la grande majorité avait pour destin de demeurer illettrés voire analphabètes.
Nous avons commencé par soutenir financièrement cette école qui avait le mérite d’exister. Bien que laïque, son fonctionnement était organisé par la paroisse de Bubaque.

décembre 8, 2020